Jean-Claude Vieillefond

1945
Naissance à Paris, rue Daguerre.


1964
Vient habiter Lausanne, Suisse. Pendant 5 ans, apprend la photographie et le développement en autodidacte, pendant ses loisirs.


1969
S'installe en tant que photographe indépendant à Lausanne. Voyages et reportages en Suisse, Moyen-Orient, Sahara, Allemagne, Italie.


1977
Premières interventions sur les photos de nus. Depuis lors travaille presque exclusivement, dans ses recherches, sur le corps humain.


1980
Papiers grattés, fait des essais sur cuivre, passage de la photo à la gravure pour multiplier les tirages devenus uniques par la technique employée, explore des techniques mixtes avec interventions sur le papier photo de gouaches, fusain ou encre de gravure, parfois collage. 1984 il devient membre de Visarte VD.


1984
Devient membre de Visarte.


1985
Sortie d'une monographie aux Editions Artal, Hauterive.


1990
Travaille exclusivement les empreintes.


1999
Décès à Lausanne.


Jean-Claude Vieillefond

C'était bien plus qu'un photographe...

Personnalité secrète, rêveuse, Jean-Claude Vieillefond entretenait des rapports particuliers et extrêmes avec la photographie. Il savait que cet art portait en lui-même un type d'expression magique. Servi par sa qualité de réflexion aiguë et l'ampleur de l'instrumentalité de son métier, il y avait en lui de grandes similitudes de recherches avec l'un des photographes les plus importants de ce siècle, Maurice Tabard.

La photographie, semblable à la gravure, possède une structure tridimensionnelle. L'ombre piégée dans l'intimité des strates profondes circule et lentement monte en lumière chaude irriguer la surface du support pour, souvent dans un mouvement de reflux, se laisser absorber par la matière. Jean-Claude Vieillefond faisait surgir son monde de cette ombre originelle. Des formes, des corps, des empreintes savaient reconnaître et répondre à ses appels de lumière et venaient transiter dans ses demeures réservées.

Puis c'était par le terrible travail des révélateurs, des solarisations, de l'acide, du grattage et des déchirures que naissances et disparitions, dans des combats singuliers, gagnaient leurs vies évolutives et douloureuses : corps inachevés déposés sur des fonds quelques fois apaisés et envahis par la lumière.

Après une marche incessante et calme à travers les rencontres, les maisons, les ateliers, les paysages, Jean-Claude Vieillefond a achevé son destin de créateur ... au bord de la Loire dans sa maison de Savennières. Une maison tour aux cheminées monumentales, avec un puits intérieur et une chambre aux murs de lumière : le feu, l'eau, la lumière.

Jean-François Reymond, Savennières, juin 1999
Extrait d'un article à propos de l'exposition SPSAS
« L'oeuvre au noir », automne 1999.